Le principe physiopathologique est le mêle que pour l’Hernie Discale Lombaire. La seule différence clinique est que le fragment discal peut comprimer soit la racine nerveuse, soit la moëlle épinière, soit les deux avec des conséquences cliniques différentes. Dans la grande majorité des cas, l’approche chirurgicale se fait par voie antérieure et consiste à enlever la compression à travers l’espace intervertébral. L’acte chirurgical est complété par la restauration de l’espace intervertébral par la mise en place d’une cage (arthrodèse cervicale) ou d’une prothèse.
La tendance actuelle, si les critères sont respectés, consiste en la mise en place d’une prothèse cervicale.
5. Les pathologies lombaires & cervicales
5. Les pathologies lombaires & cervicales
L’Hernie Discale Cervicale (HDC)
La prothèse discale cervicale
Depuis plusieurs années, le “golden standard” du traitement de la hernie discale cervicale était devenu la discectomie par abord antérieur suivie dans la plupart des cas par une arthrodèse avec mise en place de cage intersomatique en titane ou en PEEK. Les résultats de cette intervention étaient très satisfaisants à court et moyen terme, mais une usure prématurée des disques voisins sus et sous-jacents à l’arthrodèse a été remarquée.
La recherche chirurgicale s’est donc appliquée à trouver une solution qui permette non seulement d’ôter le disque générateur de douleur et de restaurer la hauteur du disque, mais aussi de restaurer l’équilibre vertébral, de restaurer la mobilité et de protéger les niveaux voisins d’une usure prématurée. Dans cette optique ont été développées les prothèses discales cervicales.
L’intérêt majeur de ces prothèses cervicales réside donc dans le maintien de la mobilité et la protection des niveaux voisins. L’intervention est réalisée sous microscope, consiste en l’exérèse du disque et de la hernie discale comprimant des structures nerveuses, puis en la mise en place de l’implant dans l’espace intervertébral.
Ces implants se composent de deux plateaux en titane couverts d’un coating en plasmapore permettant une intégration osseuse aux vertèbres adjacentes, et d’une interface en polyéthylène (prothèse Baguera –C, Spineart) jouant le rôle d’articulation entre les deux vertèbres.
Le bilan préopératoire reste classique, comportant radiographies simples, CT scan et/ou IRM cervicale et éventuellement discographie ou densitométrie osseuse.
Pour les indications chirurgicales de ce type d’intervention, nous suivons les « guidelines » de la BNSS (Belgian Neurosurgical Spine Society) et envisageons en général la pose d’une prothèse discale cervicale dans les cas de hernie discale “molle” chez un patient de moins de 55 ans, présentant une hauteur discale encore préservée, avec peu d’arthrose facettaire ou discale, et dans les cas de décompensation discale au voisinage d’une arthrodèse préalable ou d’une fusion congénitale. La prothèse discale n’est bien entendu pas indiquée en cas d’ostéoporose, de sténose du canal rachidien cervical, d’instabilité vertébrale (spondylolisthésis), de tumeur ou de fracture.
Actuellement, une seule prothèse est remboursée par l’INAMI (MOBI C). Dans notre service, nous suivons de près les résultats des prothèses cervicales, afin de recueillir les données qui permettront de développer des prothèses de plus en plus performantes et de connaître le devenir réel du niveau adjacent à long terme, la technique d’implantation idéale ou l’usure de l’implant. Les patients porteurs d’une prothèse Baguera C sont d’ailleurs suivis plus spécialement dans le cadre d’une étude clinique entamée en 2010.
Nous avons à présent près de 20 ans d’expérience dans la mise en place des prothèses discales cervicales, qui sont devenues une intervention à part entière, traitement original, anatomique et physiologique de la maladie discale cervicale.
Le Canal Lombaire Etroit (CLE)
Un canal lombaire étroit est un rétrécissement du canal rachidien causant une compression des nerfs de la queue de cheval qui commandent les jambes. C’est en général une pathologie d’origine dégénérative survenant chez le sujet de plus de 60 ans.
Il se manifeste par une douleur, dans le bas du dos ou dans les fesses, irradiée dans les jambes, accentuées par la marche, qui devient de plus en plus limitée. On parle alors d’une réduction du périmètre de marche. La douleur est améliorée par le repos en position assise ou couchée, ou par la flexion en avant du tronc. Dans les cas extrêmes, les patients peuvent perdre la marche ou le contrôle de la vessie ou des selles.
Le bilan radiologique comporte en général des radiographies simples ou un scanner de la colonne lombaire, mais la résonance magnétique est l’examen le plus performant permettant de définir l’importance et la longueur du rétrécissement. Une myélographie ou un myélo-CT est parfois demandé lorsqu’une résonance n’est pas réalisable.
Les traitements du canal lombaire étroit peuvent être conservateurs ou chirurgicaux :
- Le traitement conservateur est basé sur la prise d’anti-inflammatoires, de kinésithérapie ou d’infiltrations péridurales. Son efficacité est en général temporaire.
- Pour une amélioration plus durable, le traitement de choix est chirurgical, permettant une amélioration des douleurs dans 74% des cas. L’intervention chirurgicale est recommandée chez les patients présentant un état de santé relativement bon, lorsque la douleur rend la marche ou la position debout impossible ou difficilement supportable malgré la prise de médications, et surtout lorsque les patients présentent des déficits neurologiques.
Plusieurs types d’intervention peuvent être proposés, selon la sévérité du rétrécissement. Nous privilégions la décompression canalaire par voie minimalement invasive et microchirurgicale. Très rarement, une arthrodèse est proposée au patient. En savoir plus sur l’arthrodèse lombaire
Il est important de discuter des risques de l’intervention, de l’influence des facteurs neurologiques et généraux sur la faisabilité de l’opération, des techniques utilisées, ainsi que des résultats à attendre de l’intervention.
L'arthrodèse Lombaire
Une arthrodèse lombaire consiste en une fixation l’une à l’autre de plusieurs vertèbres voisines au moyen de matériel d’ostéosynthèse, de manière à obtenir une fusion vertébrale après mise en place de greffons osseux.
Plusieurs situations pathologiques peuvent nécessiter ce type d’intervention :
- Malformations vertébrales : spondilolyse, spondylolisthésis.
- Instabilité vertébrale post opératoire : glissement vertébral après laminectomie décompressive ou pour tumeur vertébrale.
- Instabilité vertébrale d’origine arthrosique.
- Fractures vertébrales instables ou déformantes.
- Failed back : douleurs lombaires chroniques post opératoires, résistantes aux traitements conservateurs.
- Scolioses
Plusieurs techniques opératoires peuvent être proposées, ainsi que plusieurs types de matériel. Les interventions les plus fréquentes sont :
- Arthrodèse par vis pédiculaires et fixation postérieure seule.
- Fusion lombaire par vis pédiculaire, fixation postérieure et mise en place de cages intervertébrales par voie postérieure (PLIF).
- Fusion lombaire par vis pédiculaire, fixation postérieure et mise en place de cages intervertébrales par voie antérieure (ALIF), ou latérale (TLIF).
- Fusion lombaire par voie latérale (XLIF)
De plus en plus souvent, les arthrodèses lombaires pourront être réalisées de manière minimalement invasive, par voie percutanée. Cette technique nouvelle a l’avantage de permettre la mise en place du matériel d’ostéosynthèse (vis et tiges métalliques) à travers la peau sous contrôle radioscopique. Les interventions sont réalisées plus rapidement, avec des pertes sanguines minimales et un risque d’infection réduit.
D’une manière générale, les interventions d’arthrodèse ne doivent pas être envisagées à la légère et ne sont certainement pas une solution pour les patients souffrant de lombalgies chroniques d’origine musculaire ou dégénérative. Docteur Collignon privilégie cette approche minimalement invasive pour tous ses patients. La préservation des structures musculaires entourant la colonne vertébrale est précieuse et permet au patient de récupérer et un retour à la vie normale plus rapide.
Nous utilisons, à Delta, l’association d’une scopie 3D robotisée (phéno de chez Siemens) et la navigation spinale (BrainLab) permettant une implantation précise du matériel (vis pédiculaire, cage intersomatique) sans recourir à une radiographie peropératoire minimisant dès lors la radiation, à la fois du patient et du personnel soignant. Lien vers « La combinaison d’un scanner robotisé (matériel de haute technologie)
En savoir plus sur la combinaison d’un scanner robotisé et d’un système de navigation rachidien.