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La névralgie du nerf trijumeau

Au sein de notre service de neurochirurgie, nous privilégions la décompression du nerf trijumeau. Au sein de l’hôpital Delta, nous avons acquis un système de traitement percutané navigué permettant de faire une compression du ganglion de gassser par ballonnet.  La névralgie du trijumeau est une douleur faciale paroxystique lancinante, sévère, due à un trouble du 5e nerf crânien. Le diagnostic est clinique. Le traitement comprend habituellement la carbamazépine ou la gabapentine; parfois, une intervention chirurgicale est nécessaire. La névralgie du trijumeau touche principalement les adultes, en particulier les personnes âgées. Il est plus fréquent chez la femme. La névralgie du trijumeau est généralement provoquée par :

- Compression du nerf trijumeau à sa racine par une boucle aberrante d'une artère intracrânienne (p. ex., artère cérébelleuse antérieure inférieure, artère basilaire ectasique)

- Moins souvent, par une boucle veineuse qui comprime le 5e nerf crânien (nerf trijumeau) à son entrée dans le tronc cérébral



Image névralgie

Les symptômes de la névralgie du trijumeau

La douleur de la névralgie du trijumeau survient dans le territoire d'une ou plusieurs branches sensitives du nerf trijumeau, le plus souvent la branche maxillaire. La douleur est paroxystique, dure de quelques secondes à 2 min, mais les accès peuvent rapidement récidiver, avec une fréquence pouvant aller jusqu'à 100 fois/jour. Elle est lancinante, intense et parfois invalidante. La douleur peut souvent être déclenchée en touchant une zone gâchette du visage (p. ex., mastication, brossage des dents ou en souriant). Dormir sur le côté atteint est souvent intolérable. Habituellement, un seul côté du visage est affecté.

Le diagnostic de la névralgie du trijumeau

Les symptômes de la névralgie du trijumeau sont souvent pathognomoniques. Ainsi, certains autres troubles qui causent des douleurs faciales peuvent être différenciés cliniquement :

  • L'hémicrânie paroxystique chronique (syndrome de Sjaastad) se distingue par des crises douloureuses plus longues (5 à 8 min) et son amélioration spectaculaire sous l'effet de l'indométhacine.
  • La douleur post-zostérienne est différenciée par son caractère persistant (sans paroxysmes), un antécédent récent d'éruption caractéristique, la présence de cicatrices et à sa prédilection pour la branche ophtalmique.
  • La migraine, qui peut entraîner des douleurs faciales atypiques, est différenciée par une douleur plus prolongée et souvent pulsatile.
  • La sinusite et la douleur odontogène qui peuvent habituellement être différenciées par les signes associés (p. ex., écoulement nasal, fièvre, céphalées positionnelles, sensibilité des dents).
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Traitement de la névralgie du trijumeau

  • Habituellement, antiépileptiques

La névralgie du trijumeau est traitée par la carbamazépine 200 mg par voie orale 3 ou 4 fois/jour, ce qui est habituellement efficace pendant de longues périodes; elle est débutée à 100 mg par voie orale 2 fois/jour, en augmentant la dose de 100 à 200 mg/jour jusqu'à ce que la douleur soit contrôlée (dose quotidienne maximale 1200 mg). Si la carbamazépine est inefficace ou a des effets indésirables, un des médicaments oraux suivants peut être essayé : Le bloc nerveux périphérique procure un soulagement temporaire. La toxine botulique peut être injectée entre l'épiderme et le derme aux points de déclenchement où la douleur est ressentie ou le long du trajet des branches nerveuses impliquées. Ce traitement peut être bénéfique, mais les données sont limitées. Si la douleur reste intense malgré ces mesures, le traitement par destruction neuronale peut être envisagé ; l'efficacité peut cependant être temporaire et l'amélioration peut être suivie d'une douleur persistante encore plus intense que les épisodes préexistants.

La chirurgie qui soulage la douleur peut entraîner un engourdissement facial. Un engourdissement douloureux (anesthésie douloureuse) peut également en résulter; elle survient chez 4% des patients après rhizotomie. Lors d'une craniectomie de la fosse postérieure, un petit tampon peut être placé dans le but de séparer la boucle vasculaire pulsatile de la racine du trijumeau (appelée décompression microvasculaire, ou procédure de Jannetta). Dans la radiochirurgie au gamma-knife, le rayonnement gamma est focalisé sur le nerf trijumeau proximal au moment où il sort du tronc cérébral; cette procédure interrompt les signaux de douleur vers le cerveau. Des lésions électrolytiques thermocoagulation ou chimiques ou une compression par ballonnet gonflable du ganglion du trijumeau (de Gasser) peuvent être pratiquées par voie percutanée, par l'intermédiaire d'une sonde introduite par stéréotaxie. Parfois, les fibres du trijumeau sont sectionnées entre le ganglion de Gasser et le tronc cérébral. Parfois aussi, pour soulager une douleur rebelle, une destruction du trijumeau peut être proposée en dernier recours.